lundi 7 août 2017

Marquis d'Aligre : 2011 ou 2012 ?


Allez, je vous offre un petit supplément avant mon départ en Belgique. Nous venons de recevoir les 2011 et les 2012 du Château Bel Air Marquis d'Aligre. Un vrai événement car cela faisait plusieurs années que Jean-Pierre Boyer n'avait rien embouteillé. Ces deux millésimes sont restés respectivement 5 et 4 ans en cuve avant d'être mis en vente. Il était intéressant de voir s'ils se ressemblaient, et question plus important encore : sont-ils prêts à être bus ?

Les bouteilles ont été ouvertes la veille de leur dégustation, légèrement épaulées et non rebouchées durant 24 h.



La robe grenat sombre translucide, avec déjà quelques nuances d'évolution.

Le nez est fin, aérien, sur des notes de fruits noirs compotés, avec une touche de cuir et d'épices.

La bouche est fine, élégante, avec une matière ronde, veloutée, étirée par une fine acidité sous-jacente. Même si c'est terriblement cliché, il correspond bien à l'image de finesse d'un Margaux. 

La finale légèrement mâchue est plutôt janseniste, dominée par l'âtre froid de cheminée qui persiste assez longuement (so Pessac-Léognan). 

Ce vin demande clairement à être attendu pour offrir toute sa complexité. Dans une dizaine d'années, on devrait être dans le registre du 1998. 



La robe est un peu plus sombre, avec une évolution un peu plus marquée.

Le nez est plus foisonnant, plus mûr, avec un fruit plus solaire, des épices plus douces, avec l'impression d'avoir déjà un "bouquet" comme disait les anciens. 

La bouche est plus ample, plus généreuse, avec une matière soyeuse, caressante, et une tension plus marquée (mais sans la moindre raideur). Presque schisteuse dans l'esprit. Là, c'est le Margaux dans ce qu'il a de plus sensuel, presque frivole. 

La finale est plus intense, avec une mâche un peu plus appuyée. À l'âtre de cheminée s'ajoute un goût de terre fraîchement retournée (so Bourgogne), de mûre, et puis un peu de cuir et d'épices. 

Ce vin est nettement plus abordable que le 2011 même s'il est plus jeune d'un an. Il est d'ailleurs déjà très bon dès l'ouverture. L'aération est superflue, et même peut-être légèrement préjudiciable (j'ai l'impression qu'il était encore meilleur la veille).

PS : nous avons fini les bouteilles le lendemain soir en Belgique. Pour le coup, le 2011 se goûtait avait plus de charme que le 2012. Comme quoi, il demande vraiment une longue aération (et 700 km en voiture ?)

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